Des records de contributions pour des bénévoles mobilisés sur les inventaires de la biodiversité communale!

Le  décembre nous fêterons la journée mondiale du bénévolat, la LPO Occitanie propose à ses bénévoles de contribuer aux inventaire de la biodiversité des communes afin d'améliorer la connaissance naturaliste et s'outiller pour mieux protéger les espaces et les espèces.
Champions régionaux, nos bénévoles Gérard Picotin et François Legendre ont transmis respectivement 254298 et 293714 observations à la LPO via le site https://www.faune-occitanie.org et application mobile Naturalist.
Qu'est-ce qui vous a motivé à transmettre ces données à l'association ?
FL : J'ai toujours aimé partager les découvertes naturalistes ? Je l'ai fait du temps des fiches papiers puis des fichiers informatiques et j'ai tout de suite opté pour faune-lr qui est une formidable avancée inédite dans la connaissance. On peut consulter de multiples champs et en apprendre encore et encore sur les oiseaux d'aujourd'hui (ainsi que sur beaucoup de domaines faunistiques, cela ne se limite pas aux oiseaux), sur ceux d'hier et faire des comparaisons... et demain nous en saurons encore plus avec ce qui est saisi aujourd'hui avec des données de plus en plus protocolées (comme les listes complètes) et donc comparables. C'est un suivi scientifique comme aucun scientifique ne peut en éditer surtout sur les espèces les plus communes, pas encore assez notées malheureusement ! J'ai le souvenir cuisant de dizaines de moineaux chez mes parents lorsque j'étais enfant. Aujourd'hui chez eux comme dans maints endroits de France le Moineau friquet a disparu et le Moineau domestique prend le même chemin et tout cela n'est pas documenté. Je regrette de n'y avoir pas fait plus attention à l'époque c'est pourquoi aujourd'hui je note tout par listes !
GP : J’ai commencé à pratiquer l’ornithologie de terrain, il y a une douzaine d’années. Jusque-là, mes connaissances en matière d’oiseaux, se limitaient tout au plus à une cinquantaine d’espèces. Par chance Faune-LR prenait alors son envol. J’y ai tout de suite vu la formidable opportunité de faire partager mes observations et de profiter de celles des autres. Je me suis aussi rapidement rendu compte que j’allais pouvoir progresser en accompagnant mes données douteuses de photos qui permettraient aux vérificateurs de corriger mes erreurs d’identification. Un très grand merci à eux qui m’ont permis de passer ainsi de 50 à 350 espèces d’oiseaux observés…

 

 

 

 

Avez-vous bien été informés de l'utilisation qui est faite de tes données ensuite par l'association ?
FL : Oui bien sûr c'est très clair. J'ai, en tant que rédacteur de synthèses ornithologiques et autres articles publiés dans diverses revues, souvent sollicité des observateurs/trices pour utiliser leurs données et je n'ai jamais essuyé un seul refus. Ces données doivent servir et contribuent à la connaissance, nous y faisons sans cesse appel pour le moindre projet d'aménagement par exemple ou pour contrer des projets de destructions comme pour les cormorans, c'est précieux !
GP : Je ne me suis jamais vraiment intéressé à l’utilisation qui était faite de mes données car j’ai toujours pensé que la LPO ou les autres associations naturalistes en faisaient le meilleur usage. Même démarche pour mes photos que j’ai toujours transmises avec grand plaisir. Le partage avant tout.
Utilisez-vous autant l'appli et le site pour transmettre des données mais également pour avoir accès aux données des autres naturalistes ?
FL : Je suis validateur donc je vois aussi les données des autres même celles qui sont cachées. Et je trouve que bien trop de données sont cachées et empêchent l'émulation de se produire. Quand je vois les données de Chouette de Tengmalm cela me motive fortement pour aller chercher de mon côté. J'aimerai qu'il en soit de même pour plus de personnes.
GP: Je n’utilise que le site pour transmettre mes données. Pas l’appli qui présente pourtant un intérêt évident. Mais en ce qui me concerne, je considère qu’elle me ferait perdre du temps sur le terrain car je mets en ligne tous les oiseaux, sans exception, que j’ai eu la chance de croiser. Je préfère donc noter mes observations sur un bout de papier ou dans un coin de ma tête (c’est bon pour la mémoire), et transmettre mes données, confortablement installé dans mon fauteuil.
Il est clair que le site me permet d’avoir aussi accès aux données de mes collègues. Je ne manque d’ailleurs pas de me déplacer pour aller à la rencontre d’un oiseau que je n’ai jamais observé.
Combien de temps par jour pensez-vous avoir donné pour cette action bénévole ?
FL : En tant que validateur c'est entre 30 minutes et 1 heure par jour uniquement pour les oiseaux... et il y a les papillons de jour, de nuit, les orthoptères, les araignées... mais ce n'est que du plaisir, j'en apprends tous les jours et c'est passionnant ! Sans passion on ne peut s'y consacrer correctement de toute façon.
GP : 250 000 données en 11 ans, cela fait en moyenne plus de 60 données par jour. Le terrain, le tri et le post-traitement des photos ainsi que la saisie des données m’occupent environ 4 à 5 heures par jour.
Voyez-vous des améliorations à apporter à l'application mobile Naturalist et aux sites Faune France et Faune Occitanie ?
FL : C'est un outil qui est et qui sera en perpétuelle évolution alors oui on envisage des améliorations constantes. Il y en a beaucoup il a déjà beaucoup évolué et dans le bon sens. Cependant, je pense qu'il faudra passer bientôt à plus de possibilités d'analyses de la base car il y a des millions de données qui ne demandent que ça surtout avec les évolutions importantes des populations faunistiques actuelles (pesticides, climat, agriculture, artificialisation, démographie, etc...), on aura de plus en plus besoin d'analyses fines.
GP : Un tout petit regret, peut-être, c’est que l’on ne puisse pas contacter un responsable clairement identifié en cas de problème ne relevant pas des validateurs.
Mais globalement, ces sites fonctionnent à merveille grâce à une armée de bénévoles dont on ne saluera jamais assez le dévouement.
Vive la science participative !

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