Position de la LPO Occitanie DT Lozère sur les ENR

La LPO Occitanie - Délégation Territoriale de Lozère est de plus en plus sollicitée pour se positionner par rapport à des projets de parcs photovoltaïques ou éoliens. Il nous semblait donc judicieux de définir notre position, en se basant sur celle de la LPO France, en tenant compte des spécificités de la Lozère et de rendre cette position publique.

En préambule et en justification de notre intervention dans le dossier des énergies :

la LPO a pour objet d'agir ou de contribuer à agir dans les domaines de la recherche, de la connaissance, de la protection, de la conservation, de la défense, de la valorisation et de la reconquête de la nature et de la biodiversité.

Le positionnement qui suit s’inscrit dans le cadre de l’action générale de la LPO au niveau International (BirdLife International), national (LPO France) et local (délégation territoriale Lozère de la LPO Occitanie).

Qu’il s’agisse des moyens de réduction des consommations, de production et des infrastructures associées, la LPO s’intéresse aux impacts passés, présents et futurs sur la biodiversité de la politique énergétique française. (1)

Publié le 6 mai 2019, le rapport d'évaluation de l'IPBES (2) lance une alerte majeure concernant la perte de biodiversité, affirmant que « la santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais » et que « un million d’espèces animales et végétales – soit une sur huit – risquent de disparaître à brève échéance ».

Dans le rapport d'évaluation, les auteurs classent, pour la première fois à une telle échelle et sur la base d’une analyse approfondie des données disponibles, les cinq facteurs directement responsables des changements qui affectent la nature, et ayant les plus forts impacts à l’échelle mondiale. Ces cinq facteurs sont, par ordre décroissant de responsabilité : les changements d’usage des terres et de la mer ; l’exploitation directe de certains organismes ; le changement climatique ; la pollution ; et les espèces exotiques envahissantes.

La LPO considère, comme le GIEC et l’IPBES, que les crises climatiques et de perte de la biodiversité sont étroitement liées et se renforcent mutuellement ; aucune des deux ne pourra être résolue avec succès si les deux ne sont pas abordées ensemble.

Si la LPO est évidemment favorable au remplacement des énergies fossiles et nucléaire par des énergies renouvelables, il apparaît évident que le développement de chaque projet doit se faire dans le respect d'une séquence ERC (Éviter, Réduire, Compenser) exemplaire visant une non perte nette – voire un gain – de biodiversité, conformément au droit de l’environnement.

En général, la LPO est opposée aux projets EnR envisagés dans des espaces à forts enjeux biodiversité (espaces naturels protégés etc.) et aux projets qui porteraient atteinte aux objectifs climatiques, comme par exemple la réduction ou la suppression de puits de carbone naturels, forêts, prairies naturelles.

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