8 mars : zoom sur notre binôme directrice et présidente dans le Lot

A l'occasion de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes, nous vous proposons un focus sur le binôme directrice (Stéphanie Plaga-Lemanski) et présidente (Christine Coutarel) à la LPO Occitanie DT Lot.

Quel est votre parcours ?


Christine

Originaire du département du Gard, j’ai choisi de venir installer ma petite entreprise artisanale dans le Lot en 2007, qui m’a séduit pour la richesse de son patrimoine et de ses milieux naturels.
Je ne suis pas naturaliste même si mon parcours m’a toujours permis de vivre à la campagne. La découverte de ce beau département qu’est le Lot, m’a ouvert de nouvelles possibilités et c’est tout naturellement que j’ai adhéré à l’association Lot Nature qui deviendra la LPO Lot puis la LPO Occitanie DT Lot.
De sorties en rencontres, j’ai développé quelques connaissances naturalistes que je m’emploie à cultiver et enrichir.

Stéphanie
Passionnée par le monde du vivant et la nature depuis mon plus jeune âge, j’ai fait une classe préparatoire BCPST suivie d’une école d’ingénieur en agronomie et écologie. Après avoir travaillé quelques temps dans l’expertise naturaliste et le pilotage de projets pour des établissements publics, un volontariat dans une association a été la révélation. Le monde associatif, regroupant autant les expertises naturalistes que la mobilisation citoyenne, m’est apparu comme une évidence pour mener des actions en faveur de la biodiversité en lien avec tous les publics.
J’ai débuté à la LPO Lot en 2016 en tant que chargée de mission. La richesse du Lot et son caractère rural m’y ont fait poser mes valises pour de bon. Unique salariée en 2016 suite au départ imprévu de la directrice, la polyvalence du poste alliant expertise, animation et administratif m’avait énormément plu. J’ai pris la direction en 2019 après avoir relevé de nombreux défis. Aujourd’hui, l’équipe s’est agrandie (3.6 ETP) et mes missions se concentrent sur de l’expertise, de l’administratif et la vie associative

Avez-vous déjà eu des difficultés en tant que femme à votre poste ?


Christine

Immergée dans le milieu associatif depuis ma jeunesse, j’ai tout naturellement commencé à donner du temps et à prendre des responsabilités  dans l’association.
Même si l’objet d’une association de protection de la nature correspond absolument à mes valeurs, l’aspect humain est capital pour pouvoir développer pleinement ses compétences et les mettre à son service.
J’ai trouvé dans les membres engagés comme dans les bénévoles une convivialité  qui me mettait vraiment à l’aise et me permettait de m’épanouir dans les actions que je proposais.
Tout naturellement, je me suis impliquée dans la vie associative.
- Comment la dynamiser pour que les adhérents aient envie de nous rejoindre, de participer.
- Comment enrichir les échanges, répondre à leurs diverses attentes.
- Comment faire connaître nos actions, les mettre en valeur.
- Comment faire vivre nos différents réseaux – Les refuges LPO, le réseau FSBD (faune sauvage blessée ou en détresse).
Coprésidente pendant quelques années, j’ai été élue présidente de la délégation territoriale du Lot depuis maintenant 2021.
Être une femme dans notre association lotoise n’a jamais été un problème pour moi. La bienveillance et la convivialité sont toujours au centre de notre démarche commune et je n’ai jamais, non plus, ressenti une quelconque gêne chez les adhérentes ou bénévoles.

Stéphanie

Le milieu scientifique et naturaliste est majoritairement masculin. Pour autant, la LPO Occitanie a une majorité de salariéEs. Il en va de même pour les adhérents où l’on constate que les femmes sont majoritaires. Pour autant, le nombre d’administrateurs et de conseillers territoriaux est majoritairement masculin. Des études mettent d’ailleurs en avant que « les femmes restent plus engagées individuellement mais moins publiquement ».
Pour ma part, je ne ressens plus de discrimination de genre au sein de l’association. Les échanges entre collègues sont bienveillants et ne s’attachent pas à cette question. Des remarques déplacées (ou « blagues » selon le point de vue) fusent encore de certaines personnes (sur la coiffure ou l’annonce d’une grossesse par exemple) et il est nécessaire de passer outre pour avancer, l’objectif principal étant la préservation du vivant.
Une pépite à partager : Je menais une étude pour mettre en place un passage à faune et étais allée à la rencontre d’élus. Après ma présentation, ces derniers m’ont demandé « Mais ma petite dame, c’est bien mignon vos crapauds mais il faudrait peut-être trouver un vrai travail »…

Avez-vous un conseil à donner aux femmes de notre association ?

Stéphanie
Jane Goodall, primatologue, anthropologue et éthologue, disait dans une interview « Quand j’étais petite, je rêvais en tant qu’homme parce que je voulais faire des choses que les femmes ne faisaient pas à l’époque comme voyager en Afrique, vivre avec les animaux sauvages et écrire des livres ».
Les modes de pensées évoluent et les femmes peuvent désormais « rêver » sans se questionner par rapport à leur genre. Il est important de continuer de sensibiliser tous les publics pour qu’ils puissent faire leurs propres choix sans caractère discriminatoire.
Mon message à toutes celles qui restent dans l’ombre ou qui se sentent rabaissées : N’abandonnez pas, ignorez les remarques rétrogrades et défendez vos « rêves ».
Notre duo Présidente-Directrice fonctionne à merveille car nous défendons les mêmes valeurs.

Les commentaires sont clos.