Un Milan royal victime de tir en Ariège : un collectif d’associations de protection de la nature porte plainte

Un Milan royal a été retrouvé en détresse le 4 novembre 2023, sur la commune de Montjoieen-Couserans, dans le département de l’Ariège. Comme lors de tout signalement de Milan royal mort ou blessé, l’oiseau a été récupéré. Vivant, il a été conduit à la clinique de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse pour être examiné et soigné. La radiographie de l’oiseau a révélé qu’il avait été victime de tir. Un collectif d’associations porte les faits en justice.
Les associations locales (LPO France, LPO Occitanie, Association des Naturalistes de l’Ariège, France Nature Environnement et Nature en Occitanie) dénoncent et portent plainte contre cet acte de tir. Elles saluent le travail de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse qui est parvenue, après plus de 2 mois de soins, à sauver ce Milan royal, relâché le 25 janvier dernier. Rares sont les issues heureuses avec ce genre de blessure. Espérons que le plomb répandu dans son organisme ne le soit pas à des doses compatibles avec des étourdissements, des pertes d’aptitude au vol, au réflexe et donc à la chasse, ce qui provoque à terme une mort prématurée de l’oiseau...

Permanence d’un combat accablant

Les tirs ou autres actes de malveillance tels que l’empoisonnement volontaire et le piégeage sont trop souvent identifiés comme causes de mortalité du Milan royal (source : Veille mortalité et programme Vigilance-poison). La criminalité liée à la faune sauvage constitue, selon WWF, la seconde menace la plus importante pour la biodiversité, après la dégradation des habitats (source : Commission Européenne, 2018, Life & criminalité liée à la faune sauvage). Ces actes de braconnage portent atteinte aux populations vulnérables comme celle du Milan royal qui est concentrée essentiellement dans 7 pays européens, dont la France.

Une mauvaise réputation, et pourtant…

Ces oiseaux sont victimes d’actes malveillants mais également, et surtout, de méconnaissance.
Pour exemple, l’utilisation de produits chimiques (utilisés notamment dans la lutte contre certaines espèces) a des conséquences irréversibles sur la faune sauvage et notre environnement, notamment sur les milans royaux. L’empoisonnement ou l’intoxication constitue la première cause de mortalité directe chez cette espèce.
Ces oiseaux jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre de nos campagnes et de nos montagnes. Équarrisseurs naturels, culs de sac épidémiologiques, régulateurs d’espèces considérées indésirables (rongeurs…), ces rapaces rendent un service inestimable.

Un acte inadmissible et irresponsable

La plupart des espèces de rapaces, au-delà d’être protégées par la loi, font l’objet d’un Plan National d’Actions. Ces plans permettent non seulement de maintenir une veille sur ces populations fragiles ou menacées mais également de mettre en œuvre la stratégie de leur conservation. Un tel acte anéantit les efforts déployés à l’échelle nationale et européenne pour la conservation de cet oiseau. Tout auteur d’acte de malveillance ou de non-respect de l’utilisation de certaines substances chimiques, générant une atteinte à la conservation des espèces, encoure une peine de 150 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.

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